Une étude présentée lors du meeting 2017 par la Société Américaine d’Oncologie Clinique (SAOC) indique qu’un cap a été franchi dans la perspective d’utiliser les nouvelles technologies dans le dépistage du cancer à l’aide d’une simple prise de sang.
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ToggleBiopsie tissulaire
A l’heure actuelle, un cancer peut être diagnostiqué de différentes manières et est souvent confirmé par un prélèvement tumoral, en l’occurrence une biopsie tissulaire, souvent pénible et parfois très douloureuse. Par la suite, en fonction du stade de développement du cancer, un protocole de traitement est mis en place. Pourtant, certains cancers ne sont décelés que trop tard car aucun symptôme n’ayant alerté le patient n’ont conduit à une recherche invasive.
Aujourd’hui, la Société Américaine d’Oncologie Clinique (ASCO) annonce que la découverte de l’ADN tumoral circulant par une simple prise de sang permettrait d’établir un diagnostic de cancer à un stade précoce et d’augmenter ainsi les chances de rémission du patient, et ce, sans aucune recherche invasive. En effet, les cellules se dégradent dans le corps pour la régénération des tissus c’est à ce moment là qu’elles sont décelables dans le sang.
Séquençage du génome à haute intensité
Une nouvelle approche de séquençage génomique à haute intensité a permis de détecter un taux important d’ADN tumoral circulant lors d’une étude réalisée auprès de 124 patients ayant un cancer du sein, des poumons ou de la prostate. Chez 89% des patients, une modification génétique a été observée aussi bien au niveau de la tumeur que dans le sang. Ce sont 864 modifications génétiques qui sont apparues dans les échantillons tissulaires des différents cancers et 627 pour les prélèvements de sang. Cette technique permet l’analyse d’un nombre plus important de gènes cancéreux. L’analyse étendue de la zone du génome à 508 gènes avec une grande précision permet de recueillir bien plus de données que d’autres types de séquençage.
Pour effectuer l’analyse, les chercheurs ont utilisé un test MSK-IMPACT qui permet l’analyse de tissus cancéreux. Par ailleurs, le test ADN tumoral circulant procure une information complète sur les transformations du génome à l’intérieur d’une tumeur et de sa propagation. Alors qu’un prélèvement tumoral ne donne qu’une information partielle. Les avantages de cette technique vont sans nul doute bouleverser la recherche dans la lutte contre le cancer.
A terme, on imagine bien qu’il sera bien plus facile de multiplier les prises de sang pour suivre l’évolution de la maladie, ce qui est aujourd’hui inimaginable avec une biopsie.
Cependant, il faudra encore des années de recherche avant que cette technique de dépistage du cancer ne soit accessible au grand public et aux laboratoires d’analyses, même si les avancées sont certaines et que les études réalisées sont solides.
La recherche est enclenchée. La science a maintenant besoin de temps pour progresser, comme le souligne l’auteur de l’étude, le Dr Pedram Razavi, oncologue, professeur en médecine au Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSK) de New York. Selon lui, « cette étude servira pour un test futur qui pourrait éventuellement servir de test sanguin pour la détection précoce du cancer».