Comme fan de jeux vidéo, j’ai été choqué d’apprendre les récents événements survenus au studio Mi-Clos. Ce qui semblait être un havre de créativité s’est révélé être un environnement toxique, marqué par le sexisme et une gestion chaotique. Plongeons dans les coulisses de cette entreprise lyonnaise, qui a malheureusement fermé ses portes en avril 2024.
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ToggleUn studio prometteur miné par des problèmes internes
Mi-Clos, fondé en 2010, s’était fait connaître grâce à son jeu de science-fiction « Out There ». Malgré un succès modéré, le studio avait su attirer l’attention de l’industrie. En 2022, son rachat par une société anglaise semblait ouvrir de nouvelles perspectives. Le studio a presque triplé ses effectifs, recrutant notamment plusieurs chefs de pôle.
En revanche, cette croissance rapide a révélé de profondes failles dans la structure de l’entreprise. Les témoignages recueillis auprès d’anciens employés dressent un tableau alarmant :
- Ambiance sexiste persistante
- Mauvaise gestion des ressources humaines
- Incohérences dans la production
- Mise à l’écart des employés signalant des problèmes
Ces dysfonctionnements ont eu un impact dramatique sur le bien-être des salariés. Huit personnes au moins ont rapporté avoir dû recourir à des arrêts maladie, entamer un suivi psychologique ou envisager une reconversion professionnelle. Une situation d’autant plus choquante que Mi-Clos se présentait comme un studio inclusif, avec 50% de femmes dans ses rangs.
Le sexisme au cœur des problèmes
Les témoignages recueillis mettent en lumière une culture d’entreprise profondément sexiste. Émilie, une ancienne employée, raconte comment son supérieur, Quentin, lui faisait régulièrement des remarques déplacées sur son physique. D’autres salariées confirment avoir été témoins de commentaires inappropriés sur les tenues de leurs collègues féminines.
Le problème ne se limitait pas à quelques individus isolés. Lou, une autre ex-salariée, décrit une atmosphère générale où les femmes étaient considérées comme « trop sensibles » ou « fragiles ». Le phénomène de « mansplaining » était monnaie courante, les idées des femmes étant systématiquement moins considérées que celles de leurs homologues masculins.
Cette situation rappelle tristement les problèmes de harcèlement en ligne que l’on peut observer sur certaines plateformes. Il est important que l’industrie du jeu vidéo prenne ces questions au sérieux pour créer un environnement de travail sain et respectueux.
Une gestion chaotique aux conséquences désastreuses
Au-delà du sexisme, c’est toute la gestion de Mi-Clos qui est remise en question. Les employés décrivent un management incohérent, marqué par :
Problèmes de gestion | Conséquences |
---|---|
Manque de clarté dans les objectifs | Confusion et stress chez les employés |
Demandes contradictoires | Perte de temps et d’efficacité |
Désorganisation du directeur | Réunions improvisées, oublis de rendez-vous |
Isolation de certains employés | Burn-out, crises d’angoisse |
Ces problèmes ont conduit à une situation intenable. Mathilde, une ancienne employée, raconte avoir enchaîné les crises d’angoisse et les arrêts pour burn-out. Benjamin, qui occupait pourtant un poste à responsabilité, s’est retrouvé mis à l’écart après avoir tenté d’alerter sur ces dysfonctionnements.
Comme passionné de jeux vidéo, je suis attristé de voir qu’un studio prometteur comme Mi-Clos ait pu sombrer dans une telle spirale négative. Cette situation soulève des questions importantes sur la culture de travail dans l’industrie du jeu vidéo et la nécessité de mettre en place des garde-fous pour protéger les employés.
Les leçons à tirer de l’échec de Mi-Clos
La fermeture de Mi-Clos en avril 2024 a été un choc pour beaucoup, même si certains employés l’ont presque vécue comme un soulagement. Cette triste fin doit servir d’avertissement pour l’ensemble de l’industrie du jeu vidéo.
Il est fondamental que les studios, quelle que soit leur taille, mettent en place :
- Des politiques claires contre le harcèlement et le sexisme
- Des processus de gestion transparents et cohérents
- Des canaux de communication ouverts pour que les employés puissent signaler les problèmes sans crainte de représailles
- Un suivi psychologique pour les employés en difficulté
L’industrie du jeu vidéo doit également se pencher sur la question de la représentation des femmes, non seulement dans ses produits mais aussi dans ses équipes. Les problèmes rencontrés chez Mi-Clos ne sont malheureusement pas isolés et rappellent les dérives observées dans d’autres domaines, comme la création de deepfakes à caractère sexuel.
Comme joueur et amateur de jeux indépendants, j’espère que cette triste histoire servira de catalyseur pour un changement positif dans l’industrie. Les talents créatifs ne manquent pas, il est temps de leur offrir un environnement de travail à la hauteur de leurs ambitions.