Tout le bleu du ciel : les lecteurs du roman déçus par l’adaptation cinématographique sur Netflix et TF1

Adapter une œuvre littéraire culte est un exercice périlleux, et le film Tout le bleu du ciel, réalisé par Stéphane Brizé, en est un exemple frappant. Tiré du roman à succès de Mélissa Da Costa, le long-métrage a suscité une vive controverse parmi les fans, en raison de ses nombreuses libertés qui, selon eux, trahissent l’essence même de l’histoire originale. Mais pourquoi ce film déçoit-il autant les amateurs du livre ? Voici un décryptage des éléments qui divisent.

Une intrigue privée de sa profondeur émotionnelle

Le roman de Mélissa Da Costa, récente auteur la plus lu en 2024, est une ode à la vie et à la résilience, racontant l’histoire bouleversante d’Émile, un homme de 26 ans atteint d’une forme rare de la maladie d’Alzheimer. Refusant de sombrer dans l’apitoiement, il publie une annonce pour trouver un compagnon de voyage et entreprend un périple dans les Pyrénées, accompagné de Joanne, une femme énigmatique et cabossée par la vie. Leur road trip devient une quête de sens, un voyage empreint de poésie, d’introspection et d’émotions intenses.

Dans le film, cette richesse narrative semble avoir été largement sacrifiée. Les moments de réflexion qui permettaient au lecteur de se connecter aux personnages disparaissent, laissant place à une intrigue plus linéaire, moins immersive. Les paysages décrits avec tant de minutie dans le livre, presque vivants, sont relégués à de simples toiles de fond. Quant à la relation entre Émile et Joanne, elle manque cruellement de cette alchimie unique qui constituait l’un des piliers du roman. Le résultat ? Une histoire qui semble dépourvue de profondeur et d’émotion, à la fois pour les spectateurs et les lecteurs.

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Des personnages vidés de leur essence

L’une des forces du roman réside dans la psychologie fouillée des protagonistes. Émile est un personnage complexe, partagé entre la peur de la maladie et son désir de vivre pleinement ses derniers instants. Joanne, quant à elle, est un mystère ambulant, dont les blessures se dévoilent progressivement à mesure que le voyage avance.

Cependant, dans le film, ces nuances s’effacent. Émile, bien que correctement interprété, manque de cette intensité intérieure qui permettait au lecteur de ressentir pleinement son combat. Joanne, autrefois figure captivante, devient une silhouette secondaire, davantage définie par son rôle d’accompagnatrice que par son propre parcours. Ces choix affaiblissent considérablement l’impact émotionnel de l’histoire.

Des paysages sous-exploités et une mise en scène timide

Dans le roman, les paysages des Pyrénées ne sont pas de simples décors : ils sont une extension des émotions des personnages, symbolisant à la fois leur fragilité et leur force. Mélissa Da Costa peignait ces lieux avec des descriptions presque cinématographiques, rendant chaque étape du voyage palpable pour le lecteur.

Le film, en revanche, semble ignorer cette dimension essentielle. Les plans sur les montagnes, pourtant majestueuses, manquent de profondeur et de symbolisme. La caméra reste timide, incapable de capturer la grandeur et l’intensité des lieux qui faisaient écho aux tourments des protagonistes. Ce manque d’ambition visuelle contribue à rendre le film moins immersif et moins marquant.

Une adaptation trop libre qui frustre les fans

Si les adaptations cinématographiques nécessitent souvent des ajustements, Tout le bleu du ciel s’éloigne tellement de son matériau d’origine qu’il en perd son identité. Des scènes clés du roman sont absentes ou réinterprétées de manière à minimiser leur portée émotionnelle. Les thèmes majeurs, tels que la résilience face à l’inéluctable et la force des relations humaines, sont dilués, voire complètement effacés. Pour les lecteurs qui avaient été touchés en plein cœur par le livre, le film semble être une version édulcorée, dénuée de l’intensité qui en faisait toute la beauté.

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Une réception divisée entre déception et indifférence

Pour ceux qui ont découvert le film sans avoir lu le livre, Tout le bleu du ciel peut sembler être un drame classique, mais sans réelle singularité. En revanche, pour les fans du roman, l’adaptation est une source de frustration profonde. Le film n’a pas su retranscrire l’émotion brute et les messages universels portés par l’œuvre originale, laissant un goût d’inachevé à ceux qui en attendaient tant.

Une œuvre qui passe à côté de son potentiel

Avec un tel matériau de départ, le film aurait pu être une expérience cinématographique bouleversante, célébrant la vie, les relations humaines et la beauté des secondes chances. Mais en prenant des libertés excessives et en s’éloignant de l’âme du roman, Tout le bleu du ciel perd son authenticité et laisse les spectateurs sur leur faim. Une occasion manquée, qui illustre les dangers de s’écarter trop largement de l’œuvre source.

Si vous avez lu le roman, partagez-vous cette déception face au film ? Pensez-vous qu’une adaptation plus fidèle aurait été plus juste ? N’hésitez pas à donner votre avis en commentaires ou à échanger vos impressions avec d’autres lecteurs et spectateurs !